Pour ma seconde d’expérience d’alpinisme, j’appelle le bureau des guides de la Grave qui me propose une course sur la Meije Orientale, avec Olivier Laborie, guide de haute-montagne en Oisan. Nous serons 2 clients avec lui. Sur la photo de une, au dessus, c’est le sommet de gauche, la pointe triangulaire neigeuse avec l’arête au soleil. La photo a été prise le soir de notre arrivée au refuge, lorsque le brouillard s’est leva au coucher du soleil.
Le premier jour, nous montons au refuge de l’Aigle. L’ancien refuge qui datait de 1910 a été démonté en octobre dernier et un nouveau refuge, sur le principe de l’ancien, reprenant des éléments de charpente a été installé cet été. Sur le principe de l’ancien mais avec des matériaux nouveaux, c’est en fait une démonstration de ce qu’on peut faire de mieux en terme d’isolation, d’économies d’énergie, d’autonomie… une petite merveille. Et les gardiens sont absolument charmants, plein d’attentions pour leurs hôtes. Et nous auront un super repas (soupe, bourguignon et polenta, fromages et dessert).
La montée au refuge est longue : 1800m de dénivelé, dont un bon tiers avec les crampons. D’abord sur un grand névé, de plus en plus raide, ensuite un passage sur du rocher, en gardant les crampons car le rocher est gelé, puis la fin sur le glacier. Nous arrivons au refuge après 6h de marche (pauses comprises) au milieu d’un brouillard à couper au couteau. C’est impressionnant car on ne voit pas la limite entre le blanc de la neige et le blanc du brouillard, c’est donc blanc à 360°, nous sommes dans une sphère de blanc ouateux avec comme seul repère la trace qui nous mènera au refuge.
Le lendemain le temps est clair et nous partons à l’assaut de la Meije orientale. Nous faisons un grand tour pour contourner une zone pleine de crevasses. Puis nous attaquons la montée sur la pente de glace, c’est raide, il faut donner de grands coups de pieds dans la paroi pour que le crampon accroche la glace. Il y a un petit passage sur rocher (gelé aussi bien sûr), et après 2h30 une dernière pente super raide dans la glace et le sommet. C’est absolument magnifique mais nous n’y restons pas 10 minutes, tellement il fait froid.
Nous redescendons au refuge, où on nous sert de bonnes grosses crêpes oeuf-fromage, des crêpes dessert (crème de marrons!) et un coup de rouge. Et nous attaquons la longue descente.
Le nouveau refuge de l’Aigle avec ses 3 niveaux de lits, la coursive qui dessert le 3ème étage, la récupération de neige fondue pour la cuisine et la vaisselle (on boit de l’eau minérale). Sur la photo de droite on voit aussi le revêtement en ardoises d’aluminium super isolantes.
Après 3/4h de marche le soleil se lève. On voit le refuge accroché sur son rocher.
Le sommet droit devant, on suit la trace vers la gauche, pour grimper sur l’arête.
une autre cordée nous suit dans la raide pente de glace…
Que c’est beau cette montée…
On suit la trace, qui monte vers le rocher, qu’il faudra escalader avec les crampons, pour passer sur la droite et revenir sur la neige jusqu’au sommet.
C’est vraiment raide (photo de gauche). Le sommet est en vue (photo de droite).
Et pour finir quelques vues depuis le sommet.
Le doigt de dieu
Derrière la crête de neige, un peu à droite on aperçoit la barre (4102m) et le dôme de neige (4015) des écrins.
Une autre cordée nous rejoint au sommet.
C’est nuageux dans la vallée.
Une dernière photo, celle-ci signée de notre guide Olivier Laborie. Le doigt de dieu, juste derrière (seul sommet plus haut aux alentours – 3973m), semble proche sur la photo, mais il y a un précipice entre nous et lui.
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